Onde de marée
L’onde de marée se transmet de l'océan à la masse d’eau de la partie la plus aval des fleuves, lui communiquant son énergie, modulée par celle du débit fluvial qui s’y oppose. Au cours de sa propagation depuis l'océan Atlantique, l’onde de marée s’amplifie puis, confrontée à l’augmentation de la pente du lit de la Loire, elle s’amortit jusqu’à disparaître en un point où les variations du niveau de l’eau ne sont plus dictées que par la seule influence fluviale. La distance de ce point à l’embouchure définit l’amplitude longitudinale de l’onde de marée. L’amplitude verticale, ou marnage, est la différence entre le niveau de pleine mer et celui de la basse mer suivante.
Les amplitudes de l’onde de marée dépendent donc du coefficient de marée et du débit. Depuis 1996, ces amplitudes sont stables. A conditions hydrologiques égales, marnage, distance de propagation et enveloppes de marée varient dans des proportions généralement négligeables. Seule la forme de la ligne d’eau de basse mer de vives eaux semble avoir changé ces dernières années mais il est trop tôt pour l’attribuer à une réelle tendance d’évolution ou une variation ponctuelle.
Il y a un siècle, l'influence de la marée se faisait sentir quelques kilomètres en amont de Nantes; depuis une vingtaine d'années, elle se stabilise au-delà d'Ancenis; soit une remontée de plus de 30 km au cours du XXe siècle.
Source : GIP Loire Estuaire
Evolution du marnage à Nantes et Saint-Nazaire depuis 1876 en étiage
Au cours du XXe siècle, alors que le marnage à Saint-Nazaire ne présente pas de variation significative, le marnage à Nantes augmente du fait de l'abaissement du niveau des basses mers. Cette évolution est la conséquence des travaux réalisés au cours du siècle dernier, dans l'objectif de faire remonter l'onde de marée avec une amplitude maximale jusqu'à Nantes pour faciliter la navigation.
Depuis les années 1980, après les derniers dragages d'approfondissement dans l'estuaire aval, le marnage en vives eaux est régulièrement supérieur à 6 mètres à Nantes lorsque le débit à Montjean-sur-Loire est inférieur à 200 m3/s. Il est alors supérieur à celui de Saint-Nazaire.
Lors d’étiages sévères, le marnage à Nantes- Chantenay a été mesuré à plusieurs reprises depuis 1987 à plus de 6,30 mètres : en 1991, 1996, 1997, 2009 et 2019.
Enveloppes de marée entre 1996 et 2020
En mortes eaux (coef. entre 40 et 50) et hautes eaux (env. 1500 m3/s), l’amplitude verticale à Saint-Nazaire est comprise entre 2,20 et 2,90 m. Ce marnage est conservé au maximum jusqu’à Nantes – Chantenay, 48 km en amont. Dans ces conditions, le marnage maximum s’observe dans la majorité des cas à Cordemais.
En vives eaux (coef. entre 90 et 100) et étiage (env. 250 m3/s), l’amplitude verticale à Saint-Nazaire est comprise entre 4,70 et 5,40 m. Plus de 56 km en amont, au niveau de Nantes – Saint-Félix, le marnage est encore au moins égal à celui de Saint-Nazaire. Dans ces conditions, le marnage maximum est observé entre Nantes - Chantenay et Cordemais. Il semble se décaler vers l’aval entre 1998 et 2020, surtout en raison de la modification de la ligne d’eau de basse mer. La poursuite du suivi est néanmoins nécessaire pour savoir si cela représente réellement une tendance d’évolution.
L’onde de marée s’étend au-delà d’Ancenis sans atteindre Saint-Florent-le-Vieil. L’influence marine disparait donc à moins de 104 km de Saint-Nazaire. En comparaison, en Seine, c'est le barrage de Pose qui met artificiellement fin à l'influence de l'onde de marée à 170 km du Havre. Dans l'estuaire de la Gironde, l'influence marine disparait à 160 km de l'embouchure.
A télécharger : graphique L1 A1 - 2