Roselières

L'essentiel

La partie aval de l’estuaire de la Loire, entre Nantes et l’océan, offre une grande diversité de milieux, parmi lesquels les roselières. Celles-ci sont particulièrement dynamiques, surtout grâce au pouvoir colonisateur du roseau commun. La répartition des roselières évolue au fil des modifications de l’estuaire - liées aux aménagements, aux pratiques agricoles, à la dynamique des milieux, à la dynamique du réseau hydraulique, à la dynamique hydrosédimentaire des vasières - et selon les conditions d’humidité et de salinité des sols, les conditions climatiques, voire hydroclimatiques.

Suivre cette répartition est essentiel pour caractériser l’effet de ces facteurs anthropiques ou naturels, ainsi que les potentialités d’accueil de l’estuaire à l’égard de l’avifaune paludicole (oiseaux des marais), les roselières constituant son habitat majeur tant en période de reproduction qu’en période migratoire. La roselière joue également un rôle de refuge et de nurserie pour les juvéniles de poissons, contribue aussi à l’amélioration de la qualité de l’eau par ses capacités épuratoires et au piégeage des sédiments fins.

La surface de roselières dans l'estuaire de la Loire, en aval de Nantes, varie entre 2300 et 2800 hectares, dominées par les roselières hautes (phragmitaies strictes et scirpaies saumâtres).

Crédit photo : GIP Loire Estuaire

Illustration, graphique

Typologie des roselières de l'estuaire de la Loire

Huit types de roselières sont définis selon l'espèce dominante et les associations végétales qui les composent. Les plus communes et les plus hautes sont les phragmitaies composées des "phragmitaies strictes" et des "scirpaies saumâtres".

 

 

 

Comparaison des surfaces des roselières cartographiées en 2006 et 2013-2016 sur l'emprise commune des inventaires des groupements végétaux 2013-2016

Les roselières hautes représentent, en surface, plus de la moitié des roselières cartographiées en 2006 et en 2013-2016.

La comparaison est faite sur une emprise moindre que l'ensemble de la vallée alluviale entre Nantes et Saint-Nazaire, soit sur les secteurs où des inventaires végétations ont été menés depuis 2013 (marais estuariens en rive nord et sud en aval du Pellerin, à l'exclusion du bas-marais en pied de coteau et de la vallée de l'Acheneau et du Tenu).

Carte

Analyse diachronique des roselières hautes entre 1999 et 2013

50% des roselières hautes - phragmitaies et phalaridaies - cartographiées en 1999 (surface totale 1756 ha) le sont encore en 2013 (surface totale 1333 ha). Depuis l’absence de modification majeure de la morphologie de l’estuaire, la répartition des roselières hautes se caractérise globalement par des secteurs où elles sont pérennes, et par des secteurs où elles varient plus ou moins fortement d’une année à l’autre, sous l’effet des facteurs anthropiques - tels fauche, pâturage – ou naturels - printemps plus ou moins humide, été plus ou moins sec.

 

Analyse diachronique des roselières hautes entre 1971 et 1982

Entre Le Pellerin et Donges, soit sur l’emprise commune des ortho-photographies de 1971 et 1982, respectivement 1769 ha et 1873 ha de roselières hautes - phragmitaies et phalaridaies - sont cartographiés. Bien que les surfaces soient du même ordre de grandeur, moins de la moitié des roselières cartographiées en 1971, le sont encore en 1982. L’évolution de la répartition des roselières est liée aux effets des approfondissements du chenal de navigation et des remblaiements. La dynamique est toutefois ralentie par rapport au différentiel 1952-1971.

 

Analyse diachronique des roselières hautes entre 1952 et 1971

Entre Le Pellerin et Donges, soit sur l’emprise commune des ortho-photographies de 1952 et 1971, la répartition des roselières traduit essentiellement les effets des approfondissements du chenal de navigation, de la poldérisation et des remblaiements. Les roselières hautes (phragmitaies et phalaridaies) ont ainsi colonisé au moins 1100 ha en près de 20 ans et ne sont plus cartographiées sur près de 700 ha.

 

 

Analyse spécifique sur le front de colonisation / recul de la roselière sur la vasière entre 1982 et 1999

Sur le secteur compris entre le bras de Rohars et l’étier de Lavau, soit sur environ 3 km de linéaire de berge, la roselière (scirpaie littorale et phragmitaie) a colonisé près de 20 ha entre 1982 et 1999. Cette évolution est à rapprocher des derniers grands travaux d’aménagement de l’estuaire avec l’approfondissement du chenal de Donges en 1986 pour garantir l’accès au terminal pétrolier.

Depuis, le phénomène est ralenti et semble davantage traduire une dynamique saisonnière de développement de la roselière sur la vasière - suivie d’un recul en période hivernale - plutôt qu’une poursuite de la colonisation.

 

Cartographie des roselières en 2006

En 2006, 2800 ha de roselières sont inventoriés sur l’ensemble de la vallée alluviale entre Nantes et Saint-Nazaire.

 

 

Pour en savoir plus

Réunion de restitution : support de présentation